La Faucheuse
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 Quand la boue se mélange au sang [Libre]

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AuteurMessage
Alice Lavender
Enfant du bien
Alice Lavender


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Quand la boue se mélange au sang [Libre] Empty
MessageSujet: Quand la boue se mélange au sang [Libre]   Quand la boue se mélange au sang [Libre] EmptyDim 11 Oct - 9:26

[Désolée de mon absence, j'ai eu... un léger problème n_n"]

    La pluie s'abattait doucement sur la ville de Finista. L'eau ruisselait sur les murs de pierres et de terre, amenant dans chaque goutte une once de gadoue qui, se déposant au sol, formait elle et les autres de grandes flaques boueuses. Si vous vous amusez à bondir de flaque en flaque, suivant leur piste, vous finirez bel et bien par arriver dans une rue étroite. Une rue ayant accumulé tellement d'eau depuis le début de l'averse qu'on aurait pu croire que quelqu'un avait intentionnellement vidé des seaux de liquide dedans. Mais il n'en était rien. La rue était déserte, aucune habitation, aucune construction susceptible d'attirer du monde. Juste ces deux hauts murs, ces remparts dépourvus de vie, servant uniquement à former un chemin dans le dédale qu'était la ville. Oui, cette rue n'était là que pour vous amener à une autre rue, plus intéressante, plus vivante. Alors peut-être que vous passerez votre chemin, continuant à traquer les flaques pour répandre de la boue sur vos habits. Peut-être... ou peut-être pas.

    La pluie continuait de tomber, continuait de baigner cette rue étroite d'une eau sale. Une masse sombre s'était nichée contre la paroi glacée de la pierre, dans cette rue-là, cette rue déserte. Si vous plissez bien les yeux, si vous vous approchez un peu, vous pourrez vous apercevoir que cette masse sombre n'était autre que le corps d'une jeune fille. Son visage angélique pelotonné contre ses deux mains jointes, les genoux ramenés contre son ventre, le cou baissé et les épaules rentrées. À première vue, la jeune fille semble juste être une vagabonde endormie sous cette pluie incessante. Ses cheveux noirs et crasseux collés au front, ses vêtements trempés imbibés de terre sale... mais ? Que voyez-vous ? Oui. En-dessous de cette crasse, les vêtements de la demoiselle sont... étranges. Ils ne ressemblent pas aux vôtres. Tenez... un espèce de pantalon bleu fait dans un tissus rigide et presque élastique... un haut aux manches bouffantes (enfin, sous la pluie, les manches sont un peu aplaties) et au décolleté carré... sans compter les chaussures, avec un espèce de... plastique et ficelées avec un lacet zigzaguant dans des crochets... non, pas de doutes possibles, ces habits ne sont pas comme les vôtre. Et puis, un pantalon, pour une fille ? Non, non, mieux vaux croire à une mauvaise farce.

    Alice dormait donc, pelotonnée contre elle-même. La rue, certes étroite, mais néanmoins immense semblait l'engloutir. Elle paraissait incroyablement petite et sans défenses, avec toute cette pluie ruisselant sur elle comme si elle n'était qu'une vulgaire paroi sans vie. Oui, car le plus étonnant, c'est qu'Alice était vivante. Son ventre se gonflait et se dégonflait avec la régularité propre au sommeil, son visage figé dans une expression de profonde sérénité. Alice était persuadée d'être morte. Elle se souvenait encore s'être ouvert le crâne et avoir rependu son sang sur la rue crasseuse et parisienne ; elle se souvenait encore avoir marché durant un temps indéfini jusqu'à tomber, épuisée. Elle se souvenait encore avoir attendu la mort comme un enfant attend que la vendeuse ai fini d'enrouler les fils de sucre sur sa barbe à papa. Alice se souvenait avoir vu la mort, avec ses bras accueillant, son visage pourpre et sa douceur incroyable. Elle se souvenait avoir voyagé et, durant se long voyage, s'être endormie comme un nourrisson. Tous ces souvenirs tournicotaient dans la tête d'Alice, tapant contre son crâne, formant des palpitations distinctes et dérangeantes. La jeune fille cligna des yeux plusieurs fois et, sans les ouvrir, approcha sa main de son crâne pour en palper les blessures. Rien. Sa tête était intacte. Alice ouvrit les yeux et regarda le ciel : gris mais beaucoup trop lumineux pour quelqu'un qui se réveille, surtout après avoir voyagé avec La Mort. L'enfant détourna donc le regard et vit la rue pleine d'eau boueuse, les pierres ruisselantes de pluie et le sol recouvert de terre. Alice étendit les jambes puis les bras, revigorant ses muscles. Elle ne comprenait pas. Était-ce... le paradis ? L'enfer ? Le... purgatoire ? Non. Ça ne ressemblait à aucun des trois. Était-ce la même rue où Alice était morte ? Était-elle bien morte au juste ?

    La demoiselle se leva et vit pourtant, dans son dos, son habit devenu rougeâtre. Oui, elle était bien morte. Mais alors, pourquoi était-elle vivante ? Ça n'avait aucun sens. M'enfin, Alice était plutôt habituée au non-sens. Alors elle avança un pied, puis l'autre, alternant chaque pas tranquillement. Au moins savait-elle encore marcher. C'était déjà ça.

    Alice arriva jusqu'au bout de la rue et se retourna vers l'endroit d'où elle venait – la rue qui se prenait pour une pataugeoire. Ça ne ressemblait pas à Paris, ça ne ressemblait à aucune rue de France. Alors, elle avait bien voyagé ? Et si... et si elle avait voyagé dans le temps ? Alice pouffa de cette drôle d'idée, mais elle en riait à demi : avec ces rues terreuses, la mort semblait bien Moyenâgeuse.
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